• Vous n'étiez que des connaissances, de ces personnes qui participent de nôtre vie sans y être vraiment. Plus proche de toi que de moi pour la plupart. Et vous êtes devenus, en cette période, plus importants que quiconque, vous me voyez me battre et puis m'écrouler, vous recevez mes larmes, partagez mes rires et me soutenez dans tout ce que je traverse. Merci pour votre empathie et votre bienveillance, merci d'être là maintenant...


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  • Voilà ce qu'il me reste à faire,

    Accepter ce départ,

    Accepter comment tu es parti,

    Accepter que tu ne reviendras pas,

    Accepter de t'avoir fait du mal,

    Accepter mon impuissance face à ta détresse

    Accepter l'irréversibilité de ce geste

    Accepter le manque, accepter la peine et

    Revivre enfin, différemment,

    Pour moi seule et nos enfants

    Savoir apprécier la vie sans toi, 

    Te dire Adieu...


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  • J'aime le lien que je tisse avec les ptits, il aura fallu que tu partes pour que je me rende compte à quel point ceux que j'aime me sont essentiels, le reste n'est rien, je l'ai oublié parfois, j'ai courru après un endroit où nous serions vraiment bien où tu ne serai plus malade... Il n'existait pas, je le comprends maintenant et c'est trop tard. Tu m'avais dit que nous serions mieux sans toi et je ne t'ai jamais crû... Je  n'arrivai plus à attendre que tu ailles mieux, tu étais de plus en plus violent, de plus en plus imprévisible... Je suis mieux et les enfants aussi, c'est horrible de te dire ça, c'est comme justifier ton geste. Mais cela ne l'excuse ni ne le justifie...


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  • Avant hier, j'ai croisé la directrice de l'ancienne école des petits, Brigitte, dans la rue et je suis tétanisée par ces rencontres, leur caractère impromptu, la non préparation que j'ai à recevoir ces regards, elle a levé les yeux sur moi et j'y ai vu tellement de tristesse, j'ai été terrassée par la douleur... Tous ces gens de ma vie d'avant, de la vie avec toi,  tout le bonheur que tu étais capable de me procurer, ta luminosité et ta bonne humeur, c'était cet être là que je voulais toujours mais il est parti lui aussi avec l'autre toi... Je viens seulement de revoir des amis, qui ne savaient pas, à qui j'ai dû annoncer ton départ et c'était dur de revenir 6 mois en arrière parfois je me demande comment j'ai réussi à supporter tout ça et à être toujours vivante... Tu es parti après les plus belles vacances que nous avons passé ensemble, tu as tellement ri, on a tellement joué, on a tout fait ensemble... Tu a appelé tous les gens que tu aimais, tu leur a dit à quel point tu étais heureux, on a fait un milliard de projets, autant de moments que tu ne vivrais plus...Tu es parti, persuadé que le futur n'égalerai jamais ce que nous étions en train de vivre. En rentrant, il te faudrait affronter ce que tu m'avais fait et tu ne pouvais pas le faire, c'était insurmontable d'accepter que tu étais aussi cet autre... Bientôt je te dirai au-revoir, j'abandonnerai mes recherches pour comprendre ce que tu as fait, je te laisserai à tes mystères, mais je n'y suis pas encore prête, je voudrais te garder encore près de moi, un peu encore... 


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  • A tous les potentiels suicidés... Non cela n'est pas vrai, on ne se relève jamais de ce geste d'un proche qu'on a aimé de toutes ses forces et qui malgré tout notre amour a décidé de partir volontairement sans que l'on ait été consulté sans que notre avis n'ait été demandé sans que notre future tristesse, le drame que vous allez nous imposer, tout ce qu'on va devoir affronter: l'annonce des gendarmes et cette glace qui nous transperce ,nous laissant exsangue, le mot soit-disant réconfortant du médecin qui vient de remplir le certificat de décès, ce sentiment de protection que confère le statut de médecin, l'impossibilité de recevoir ce certificat de décès, j'avais envie de lui dire qu'elle s'était trompée que je suis une consoeur et que je ne peux pas être de l'autre côté, pas du côté de la maladie, pas du côté de la mort... Et pourtant si, par ton geste tu me laisses de l'autre côté, moi qui ai toujours fui mes confrères, qui ne me considère jamais malade, qui n'a jamais eu besoin de personne, tu me laisses dépendante de tous ces soignants : psychiatres, psychologues... Et de toutes ces pilules que mon corps refuse en déclenchant tous les effets secondaires possibles. 10 jours après ton départ j'ai eu les rondeurs d'une femme enceinte, des seins magnifiques plein de lait comme à chacune de mes 3 grosesses et pendant 2 jours j'ai été terrassée par l'angoisse d'avoir à choisir entre refuser ton dernier cadeau et m'occuper d'un troisième enfant alors que je n'avais pas suffisamment de force pour me lever, manger et que j'étais incapable de m'occuper de nos enfants... Et puis heureusement non!!! Le visage figé dans un sourire alors qu'intérieurement je meurs. Les joies des neuroleptiques!! Et puis le virage maniaque sous antidépresseur, une bouffée d'optimisme et de bien être au milieu de toute cette douleur, tout en gardant la conscience de vivre dans les brumes psychotropiques... Non on ne se relève pas, la culpabilité est trop lourde... Toute ta souffrance que je n'ai pas comprise, que tu m'as cachée, l'impossibilité d'alléger ta peine... Je ne me reléverai pas de tout ça, comment serait-ce possible d'accepter que cette souffrance était la tienne, tu pouvais la partager avec moi, avec d'autres... Tu disais que"les psys c'est pour les faibles", je meurs de tes certitudes meurtrières. J'aurais tellement voulu que tu sois plus fort, que ta fierté ne te prive pas de la vie. Que l'amour de nous soit tellement supérieur. Je sais qu'au fond, tu as voulu nous protéger de toi, de toute ta violence surlaquelle tu n'avais plus de contrôle, de toutes ces pensées circulaires, de tes obsessions, de ta paranoïa permanente... Nous aurions pu nous en sortir autrement, en en parlant tu aurais pu aller mieux. Nous avions tellement d'amour l'un pour l'autre... Je sais que nous aurions réussi à être tout le temps le couple radieux que nous étions pour les autres. Ces représentations incessantes du couple que nous aurions voulu être tout le temps sans y parvenir... jamais. Tu me manques, ta beauté, ta douceur, le père que tu étais, le passioné de tout, le fédérateur du quartier autour du poker, commes tu leur manques à tous, ils ne voulaient plus continuer sans toi cela n'avait plus aucun sens... Sans toi, beaucoup de choses perdent leur sens, que faire de tout ce que tu aimais tant, je finis par haïr ces objets qui ne servent à rien sans toi, cette fiat que tu aimais tant, ce vélo qu'une patiente t'avait offert, ton appareil photo, avant de partir tu m'as appris comment m'en servir, tu m'as dit que mes photos étaient très belles, que nous ferions des shoots ensemble à la rentrée... La rentrée des enfants, R. au CP sans toi, je lui avais promis que je ne pleurerai pas et je n'ai pas réussi, je me suis effondrée lamentablement devant lui, il était tellement triste il m'a dit : Maman tu m'as menti, tu avais promis. Toutes ces épreuves les impôts : "donc vous n'êtes pas sa veuve"  Tous ces courriers pour dire que dans l'état dans lequel tu te trouves, il te sera difficile d'utiliser ton portable, et toutes ces choses qui deviennent tellement dérisoires... Tout est un cauchemard, expliquer aux enfants comment tu as fait pour arrêter ton petit coeur. Subir la bêtise et la méchanceté de ta famille, de la communauté, du rabin, de mes amis ceux que j'ai tellement aimés. Cet acharnement culpabilisateur contre moi. Cette exclusion de ton deuil, moi qui ai tellement partager avec toi que mes fractures refusent de se refermer. Toute cette méchanceté, me priver des certificats de décès, m'obliger à aller en faire la demande à la mairie, alors que je ne tenais pas débout, que je ne me nourrissais plus que de jus d'orange, que je nageais dans le 34, que je n'arrêtais pas de chuter... Ces insultes par téléphone, cette violence en plus de toutes celles d'avant... Je ne peux plus, vous faites erreur, c'est celui qui se suicide qui est responsable de sa fin et personne d'autre. Je ne suis en rien ni coupable, ni responsable de ce départ, il n'a pas voulu que je sache, il n'a pas voulu que quiconque l'aide, il a voulu partir pour des raisons conscientes ou pas, il ne pouvait plus continuer et il a choisi de partir... Je souffre de son choix mais je n'en porterai pas la responsabilité elle ne m'incombe pas et je ne veux plus la subir. Que ceux qui me jugent comme étant celle qui a "largement participé à l'achever" s'éloignent de moi ils ne méritaient pas les jolis sentiments que j'avais pour eux.


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