Que cette année cesse enfin... que tout son cortège de malheurs quitte définitivement ma famille Je ne pourrais supporter plus J'ai atteint mes limites Je ne suis pas aussi forte que vous le prétendez Je n'ai juste pas le choix de la situation Je dois juste faire avec Je n'y arrive pas toujours Je suis tour à tour déçue de mes faiblesses puis fière de réussir à faire une maison heureuse sans toi Et quand j'y arrive, je me sens coupable que tu ne sois pas là Pour le voir...

Je ne trouve plus ma place dans ce grand appartement que tu as déserté Où tout me ramène toujours à toi Où tout est identique mais rien n'est plus pareil Où je ne trouve plus le sommeil J'ai quitté notre lit pour la chambre d'ami Mais rien n'y fait, je ne trouve pas le repos J'erre dans ce lieu qui a été la source de tant de conflits Dans lequel j'ai vécu l'inacceptable Le calme est revenu mais le vide, aussi Je ne veux plus dormir, j'ai peur de me réveiller Et de voir chaque jour que tu nous a quitté

Comment parvenir à cet équilibre précaire... Est-il possible d'y parvenir sans tomber dans un des 2 ecueils... S'effacer devant l'autre, changer pour lui plaire et se perdre... Rester soi-même, sans accéder aux désirs de l'autre, sans le comprendre, sans se laisser griser par le nouveau monde dont-il est porteur... Comment se construire dans un couple, en se construisant soi en respectant ses valeurs et son être... Je me suis toujours effacée pour toi, pour que tu parviennes à te construire sans l'ombre de mes réussites... Je ne me suis pas respectée jusqu'à m'annihiler totalement pour te laisser réussir j'ai cessé de me faire plaisir, tu étais le centre de tout et tu m'abandonnes... Tu abandonnes nos enfants qui ont tellement besoin de toi, de ton amour, de tout ce que tu pouvais leur transmettre... Aujourd'hui je ne sais plus celle que j'aurais été sans toi... Je me cherche et je ne sais pas comment faire pour devenir une adulte sans ton regard posé sur moi, sans cet indicateur je me sens perdue... Tout est possible et je ne sais pas où aller... Cette liberté me plait autant qu'elle m'effraie...

Je ne connais pas les codes propres à ma situation... Je ne gère pas, je passe d'une émotion à l'autre sans cesse... Parfois je n'arrive pas à attendre qu'ils dorment pour te pleurer... Et parfois je me sens juste bien, j'oublie que tu n'es plus... Je me sens coupable de ces instants où la vie reprend... J'aurais voulu que tu me quittes, plutôt que de tous nous quitter...

Je n'y arrive pas, j'en veux au quidam qui traverse tranquillement la rue avec toute l'insouciance que j'aimerais encore avoir... Je porte ton deuil sur moi, c'est lourd de représenter tout ça, je suis ta veuve, c'est tellement impossible !!! Je dois te survivre et réussir à être heureuse pour nos petits princes... Mais je ne souhaite aucunement être sans toi, je voulais juste que tu te soignes, que tu cesses d'être blessant, injurieux et violent épisodiquement... Si tu pouvais nous voir, je cours entre l'avocat, le notaire, l'expert-comptable, les différents banquiers, les impôts, la psy pour moi, les psychologues et l'art thérapie pour les petits. Tu as voulu nous protéger de toi en partant. Je t'en veux vraiment, je suis en colère contre tou, je souffres trop, les enfants aussi... Pourquoi tu n'as pas eu le courage de couper les ponts avec ta famille pathologique et pourquoi tu n'as pas affronté ta maladie ? Pourquoi ne parle t'on jamais de toutes ces personnes atteintes de maladies psychiatriques mais qui sont traités et mènent une vie normale... Pourquoi t'es-tu senti condamné à partir quand tu en as pris conscience ? Je voudrais que tu sois là, que tu n'ais pas réussi, c"est trop lourd, trop dur, c'est impossible... Je vais te survivre mais comment ? Je ne sais pas...