• Je t'ai arrêté dans ta folle course contre ta dépression, dans ton hyperactivité pour ne pas regarder en face cette folie qui t'envahissait, ces moments, ces mots, ces gestes qui t'échappaient sur lesquels tu n'avais aucune prise et dont le seul but était de me détruire psychologiquement, de me faire me haïr, toutes ces insuffisances que tu me reprochais sans aucun fondement, me rappeler tous les jours à quel point j'étais éloignée de celle dont tu devais être amoureux, de celle avec qui, enfant, tu pensais que tu te marierais.Je ne voulais pas me marier, je n'étais ni juive marocaine, ni brune aux yeux verts, ni une bonne cuisinière en fait pas cuisinière du tout ! Le premier plat que je t'ai préparé dans ce minuscule studio de montparnasse, c'était la première fois que je cuisinais, je ne savais pas qu'il fallait mettre de l'eau et les pâtes étaient noires et collées. J'ai jeté la casserolle et je t'ai dit que nous allions diner dehors finalement. Tu étais tellement surpris de mon incompétence en cuisine, tu n'avais JAMAIS rencontré une fille comme moi. Toutes les femmes de ton entourage, mères, soeurs,tantes et elles sont nombreuses, une bonne dizaine !!!, elles adoraient toutes tenir une maison. Moi je ne faisais jamais le ménage, tant et si bien que ma mère venait tous les mois le faire. Nous étions en première année de médecine et chaque minute était comptée. Des microdouches, des microsiestes, des microrepas plusieurs fois par jour pour ne pas être fatigué par la digestion. Tout était minuté sauf les jours où nous décidions sur un coup de tête de faire l'école buissonière : pas de réveil à 6h du matin, pas de Fac et la détente chez nous à s'aimer toute la journée, se promener dans Paris jusqu'à la nuit tombée, s'embrasser sous la lumière des lampadaires du Palais Royal, écouter de la flute cour carrée du Louvres, jouer à la marelle sur les colonnes de burène, descendre sur les quais, dans nos bras enlacées, s'aimer partout...Ta fin ne te ressemble pas et je ne m'y fais pas... Je gère bien tout mais je n'ai jamais pensé qu'un jour nous serions là sans toi, tu m'imposes de dire des choses sur toi que je ne souhaitais pas sue les petits sachent, pour répondre à leurs questions et à leurs angoisses je suis contrainte d'expliquer l'horreur de ton geste, comment ton coeur s'est arrêté. Je souffre de devoir leur raconter ce que deviens ton corps depuis sue tu l'as quitté... Pourquoi tu n'as pas pu te soigner et être avec eux pour leur apprendre tout ce dont ils ont besoin pour se construire. Pourquoi tout le monde a un papa et que tu n'es plus là. Qu'ont-ils fait de mal pour que tu ne sois plus ? Combien ils se sentent coupable pour toutes les fois où ils se sont mal comporté avec toi. Je les rassure, je les entoure de respect, je réponds à leurs questions et je souffrent, je suis exsangue, cette année m'a épuisée. Trouver tous les jours la force d'être la plus attentionnée, la plus à l'é oute, la plus tendre et mettre de côté ma tristesse, mon impuissance pour leur montrer qu'il est possible de tout surmonter même l'odieux l'injuste, l'insurmontable épreuve de perdre l'être le plus cher...

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  • Je ne dors plus... J'ai pris ton IPhone et j'ai relu tous nos échanges, j'ai regardé toutes tes photos et j'ai retrouvé cette photo que j'avais prise, ce moment magique après cette nuit passée à traverser la France pour nous retrouver au petit matin dans le sud. Après la soirée passée au téléphone avec cette conne du SAMU qui m'a assuré que tu n'étais pas suicidaire mais que tu voulais juste me faire ch...Après ces mois de terreurs, d'insultes et de violences tu es venu me retrouver pour me dire à quel point tu m'aimais et que tu ne voulais pas vivre sans moi, sans nous... Tu m'as demandé de te pardonner et tu m'as pardonné j'étais tellement heureuse de te voir, enfin apaisé. J'ai crû que tu allais vraiment mieux, je t'ai serré contre moi et nous sommes partis tous les deux, les petits dormaient. Le soleil se levait, la lumière était magnifique et nous nous promettions de ne plus jamais nous perdre.

    Tout est dans cette photo, mais tu n'y es plus...


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  • J'ai pris la décision la plus difficile à tenir, celle de te survivre. Il aurait été tellement plus simple de te rejoindre, d'être à côté de toi pour toujours. Mais ton départ ne me laisse pas d'autre choix que celui de rester auprès de nos enfants et de tout faire pour qu'ils parviennent à surmonter ton absence, le manque de toi, de ce merveilleux père que tu étais pour eux, de ce merveilleux homme que j'ai eu tant de plaisir à aimer. Je me suis juste oubliée et perdue, tu m'as perdu dans les méandres de ta maladie, je voudrais juste te retrouver tel que je t'aimais...

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  • Je voudrais tellement que ce jour n'ai jamais eu lieu, que ta violence ne soit jamais revenu, que ta maldie n'ait pas dévasté notre vie, comme ça pour rien, en dix secondes tu nous as oublié ou bien au contraire tu nous as tellement aimé, que tu n'as plus voulu me détruire, que tu n'as plus voulu me faire mal, que tu as eu tellement peur de celui que tu étais, quand tu n'étais plus toi, de ce que cet autre pouvais me faire sans que tu puisses le contrôler. Tu as retourné tout contre toi mais moi je voulais que tu restes mon amoureux encore... 19 ans ce n'était pas assez je voulais ta lumière, ta magie, ta drôlerie pour toujours et tu n'es plus. Il ne reste que nous et nous sans toi, nous ne sommes plus... Cette interruption de ta vie a dètruit toute la nôtre et nous sommes là, tous les 3 encore si fragiles, encore si dévastés par ton éternelle absence... Ce sentiment de manquer de tout, de t'attendre partout, tout le temps, d'attendre ton retour qui ne viendra pas. D'espèrer en une pensée magique, en n'importe quoi pourvu que cela puiisse nous mener à toi...Chaque jour est une lutte interminable pour te survivre, et malgré quelques victoires, le manque de toi ne cesse pas, le temps avance mais rien ne m'appaise... Je donne le change comme toujours, je suis souriante, aimable, rigolote et pourtant tout est est artificiel. Chaque jour, je dois accepter de continuer sans toi, je dois trouver la force d'accompagner nos petits princes vers l'autonomie, de dépasser leur propre chagrin, d'affronter leur monde écroulé et d'essayer de nous reconstruire de chérir ta mémoire, de conserver nos souvenirs avec toi, c'est tout ce qu'il nous reste et c'est tellement peu...

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  • Tous ces mots qu'on pose sur moi et qui sont tellement éloignés de moi : insultes, violences, peur, crises d'angoisses, folie,adultère, meurtrière, suicide, pendaison, psychose paranoïaque, veuve... Je dois les accepter, les subir et apprendre à vivre avec. Les premiers j'ai tellement tout fait pour les ignorer qu'ils m'ont explosé au visage. Que se serait-il passé si je n'avais pas tû tes violences serais-tu encore là ? Et si j'avais laissé les flics t'embarquer pour tentative de meurtre sur ma personne serais-tu encore là ? Et si cette conne du Samu avait compris ta détresse nous n'aurions pas passé un mois magique avec toi mais tu aurais été hospitalisé et peut être tu n'aurais pu être que toi et ne plus te laisser emporter par la folie, tu serais peut-être avec moi, là à rigoller et à boire des verres au lieu de pleurer en t'écrivant alors même que tu ne me répondras plus jamais. Que serait ma vie si... j'avais pu mesurer la gravité de ton état psychologique... J'essaie pour la millionnième fois de savoir ce que j'aurais dû faire, ce que j'aurais pu faire pour te protéger de toi et d'être à côté de celui que j'aimais tant, que j'admirais tant, celui dont j'étais si fière tout le reste du temps quand tu étais toi, quand tu n'étais pas l'adulte que devient un petit enfant élevé dans l'instabilité d'un amour maternel, dans le devoir d'être conforme à celui qu'elle voulait que tu sois, au risque de perdre cet amour si tu t'opposait au schéma qu'elle t'imposait. Je ne comprends pas que personne ne t'ai protégé de cette mère pathologique, je ne comprends pas qu'après toute la maltraitance que j'ai subi de sa part, je ne t'ai pas interdit de continuer à la voir. Je n'ai pas compris à quel point tu souffrais et que j'étais la seule avec qui tu avais le droit d'être Toi. En te menaçant de te quitter si tu redevenais violent, j'ai signé ton arrêt de mort. Tu ne pouvais pas vivre sans moi, tu as voulu nous protéger de toi, en comprenant que tu ne te maitrisez plus, tu as choisis de préserver notre vie plutôt que la tienne. Ton dernier geste d'amour...

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