Tu serais bien incapable de retrouver en moi la personne que tu aimais, la tristesse m'abîme. Je suis mince, mes cheveux sont courts, mon dos se voûte, mes muscles se crispent et se déchirent, mes nuits d'angoisse me laissent des ombres noires, mes larmes ont creusées des sillons sur mon visage amincit, mon front est lacéré de profondes rides. J'ai peur pour moi et pour les enfants, je ne parviens pas à choisir qui s'occupera d'eux s'il m'arrivait quelquechose. J'ai l'impression d'avoir une famille amputée et nous sommes assaillis par les douleurs du membre fantôme. Ton absence est si présente. J'ai crû te voir dans le quartier. Les images de toi si beau et si froid avec les morsures violettes sur ton cou et ton oreille gauche ta langue pendante lorsque tu as essayé de reprendre souffle en t'otant définitivement la possibilité de respirer. La fermeture de ton cercueil et les petits me soutenant, le refus qu'ils t'emmènent. Mes caresses sur ton cotps froid que tu ne pourras plus sentir et mes mots d'amour que tu n'entendras plus. Les petits qui essaient de t'étreindre une dernière fois et qui t'embrassent sur le front pour la dernière fois.Tes parents et ta soeur odieux comme toujours. J'essaie de signer les papiers, ils me l'interdisent, je demande que tu sois incinéré pour respecter ton souhait, ils me disent que ton corps leur appartient, ils t'ont privé de la liberté de pouvoir choisir librement ta vie comme ta mort. Tu leur appartiens jusqu'au moment où les enfants seront en âge de pouvoir respecter ta volonté.